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Un rétablissement du marché laitier n’est possible que si l’offre européenne en lait est réduite temporairement

Le recul de l’empreinte carbone du lait se poursuit

Court - St - Etienne - vendredi 10-06-2016

En dépit de quelques lueurs d’espoir, un réel rétablissement du marché laitier ne sera possible que si l’UE réduit aussi temporairement sa production de lait.

L’embargo russe, le recul des importations en Chine et le ralentissement du développement économique dans les pays émergents sont à l’origine d’une baisse de la demande. La production de lait est en forte hausse, surtout dans l’UE en raison de la disparition des quotas. La forte augmentation de l’offre, combinée à une demande plus faible, conduit à une distorsion du marché. Heureusement, l’industrie laitière belge avait suffisamment investi pour être en mesure de transformer l’ensemble du lait. En 2015, le lait supplémentaire produit a surtout été transformé en fromage (+ 22%), en beurre, en boissons lactées et en produits laitiers frais. L’industrie laitière mise pleinement sur les exportations et garde foi en l’avenir du secteur laitier belge.

Des évolutions positives sont intervenues dans le domaine de la durabilité. Un recul de 20% de l’empreinte carbone du lait avait déjà été réalisé entre 2000 et 2010. Celle-ci a encore diminué de 9% sur la période 2010-2015. En outre, une série d’études récemment parues démontrent qu’un renforcement de la durabilité de notre mode d’alimentation est parfaitement compatible avec le maintien des recommandations actuelles en matière de consommation de produits laitiers.  

 

Déséquilibre sur le marché mondial

En raison de la combinaison d’importants glissements au sein de l’offre et de la demande, le marché laitier a connu de très graves difficultés en 2015. L’embargo russe, l’important recul des importations en Chine, le déclin de la croissance économique mondiale et les très faibles prix du pétrole ont entraîné un important recul de la demande en produits laitiers. Au même moment, les limitations UE de la production disparaissaient après 30 ans, de sorte que de nombreux producteurs laitiers, encouragés par les bons prix du lait en 2013 et 2014, ont intensifié leur production. La combinaison des deux facteurs conduit à un important déséquilibre sur le marché laitier, ce qui se traduit par des prix très bas. Alors que d’autres régions du monde réagissent en réduisant leur production laitière, ce n’est pas (encore) le cas dans l’UE. La très mauvaise situation du marché laitier entraîne donc avec quelques mois de retard de faibles prix du lait.

 

Les lueurs d’espoir sur le marché laitier ne sont pas suffisantes

Entre temps, quelques lueurs d’espoir sont perceptibles sur le marché laitier. La production laitière a reculé en Amérique du sud et en Océanie, les exportations vers la Chine reprennent, la consommation de produits laitiers est en forte hausse aux USA, les cotations du beurre ont augmenté. Ces récents signaux positifs ne sont pas assez forts pour permettre un rétablissement fondamental du marché laitier.

Une diminution temporaire de la production doit intervenir en Europe avant qu’on puisse parler d’une réelle amélioration. Comme toujours, une éventuelle reprise du marché ne se traduira par de meilleurs prix du lait qu’après quelques mois.

 

L’empreinte carbone du lait continue de reculer

Les émissions de gaz à effet de serre du lait, exprimées en termes d’empreinte carbone, ont à nouveau régressé. L’empreinte carbone avait déjà reculé de 20% entre 2000 et 2010. En 5 ans, à savoir entre 2010 et 2015, un recul de 9% a de nouveau été réalisé. Cette nouvelle baisse est due à de nombreux efforts du secteur laitier. Il s’agit entre autres d’une utilisation accrue de sources protéiques locales, d’une augmentation de l’utilisation de sous-produits issus de l’industrie alimentaire et d’une hausse de la production d’énergie renouvelable.

Il ressort d’une série d’études récentes que les aliments qui obtiennent un bon résultat sur le plan de la durabilité ne sont pas toujours les produits dont nous avons besoin dans un mode d’alimentation sain et équilibré. Ces études montrent aussi que les produits laitiers obtiennent un bon résultat lorsqu’on veut répondre simultanément aux normes en matière de valeurs nutritionnelles,de santé et à la durabilité. Il est parfaitement possible de renforcer la durabilité de notre mode d’alimentation tout en conservant les recommandations actuelles en matière de consommation de produits laitiers.

 

Chiffres clés industrie laitière belge 2015

 

 

L’industrie laitière belge

L’industrie laitière belge a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros. Près de 61 %, à savoir 2,7 milliards d’euros, ont été réalisés à l’exportation. Le recul du chiffre d’affaires est essentiellement dû à l’évolution des prix qui ont diminué dans une mesure plus forte encore, à savoir de plus de 20%. L’industrie laitière a transformé en 2015 quelque 3% de lait en plus et a fourni directement de l’emploi à 5.600 personnes. Après 4 ans d’investissements exceptionnellement élevés, supérieurs de 50 % à la normale, les investissements sont retombés au niveau normal.